chacun pour soi

Raffaele Simone dans « le Monstre doux » dit que c’est l’état naturel de l’homme d’être de droite (c’est-à-dire plutôt individualiste) et qu’être de gauche (c’est-à-dire de s’imposer le partage, la solidarité…) est une conquête, une marque de civilisation.

(J’ai pas lu le livre, on m’a raconté, alors c’est peut-être un peu approximatif, ce que je lui attribue là… Enfin, c’est comme ça que je l’ai compris)

Eh bien je ne suis pas d’accord : c’est essentiellement vrai, mais il y a un certain âge de la vie où c’est complètement faux : c’est, disons, entre 15 et 30 ans, où l’on est naturellement de gauche.

Normal : 15 ans est un âge où, d’abord, on ressent le besoin d’être proche de ses congénères (pulsions grégaires, conformisme…) et où ensuite, une mini lutte des classes s’instaure entre les possédants (nos parents) et nous (classe dominée aliénée opprimée qui doit faire sa révolution).

Après, à mesure qu’on gagne de l’argent et de l’autonomie, ces choses s’estompent, et on re-vire naturellement à droite, comme le dit Raffaele Simone.

Comments

[ploufplouf]

Adolescent j'étais de gauche. En vieillissant (39 ans cette année), j'ai compris comment le monde fonctionnait réellement. Aujourd'hui je suis d'extrême gauche.

[Syl]

Si la gauche c'est la redistribution et la droite la liberté, bon sang, nous devrons en conclure que nous sommes, occidentaux modernes, plus naturels que les tribus primitives où l'individu s'efface devant la collectivité et où les "fruits" de la chasse et de la pèche sont mis en commun. Je l'ai toujours dit, les yanomamis sont de grands dénaturés. Et sinon, les pulsions altruistes des animaux sociaux, ça ne vous dit vraiment rien ?

[Évelyne]

Comment peut-il y avoir un centre et des extrêmes s’il n’y a ni gauche ni droite ?

Pour ce qui me concerne, j’aurais plutôt tendance à dire que c’est le centre et les extrêmes qui n’existent pas…

Quoi qu’il en soit, je maintiens et confirme mon analyse.

Je sais bien qu’il y a des jeunes de droite et des vieux de gauche : je n’ai pas les yeux bouchés au ciment de douze ! hi ! hi ! hi ! Mais les inclinaisons que j’ai décrites, elles existent bel et bien...

Il y a une gauche et une droite, même aujourd’hui, même si la gauche est acquise au capitalisme et au marché, même si la droite a adopté un politiquement correct prudemment gauchisant.

La gauche, c’est la redistribution, la droite c’est la liberté.

Ça peut paraître caricatural d’une part, et pas évident à voir dans le discours et les actes de nos hommes politiques d’autre part, mais ces deux notions sont bel et bien les colonnes vertébrales invisibles des deux pensées opposées qui continuent de s’affronter dans la politique aujourd’hui.

[Enna]

Le commentaire de "nomoupseudo" : "Continue à dessiner, arrête les sciences sociales par pitié..."
Semble assez bien résumer la pensée que j'ai eu en lisant ce bout d'article ; bien qu'on ne puisse empêcher chacun de se poser des questions et de les exprimer ; c'est pourquoi je ne me suis pas permise de poster quelque chose d'aussi radical. Une autre personne a souligné furtivement l'idée d'inné et d'acquis ; pas mal mais le commentaire manque d'argument : c'est une piste.
Je m'exprime donc sur deux points majeurs qui me posent problème :
1. N'y a-t-il qu'une droite et qu'une gauche en France et ailleurs ? C'est-à-dire : de quoi parle-t-on lorsque l'on prétend désigner un comportement "de gauche" et un comportement "de droite" ? Selon moi ce vocabulaire ne signifie en rien soit individualiste conservateur, soit dissolvant de classes à tout prix ; il y a bien un "centre", des "extrêmes", et des gens de gauche dit "à droite" et vis-versa. Et certaines personnes sont apolitiques.
2. A partir de là, dire que l'on est "naturellement" à droite ou à gauche selon le fil du temps n'a aucun sens : c'est bien trop caricatural -et vous faites du dessin, pas des caricatures n'est-ce pas ? Le point final étant que si l'on peut dire qu'une chose chez l'Homme est bien naturelle c'est sa faculté de penser sans cesse, et d'observer donc de réflechir et de créer donc de choisir et d'avoir en mains des éléments de changement : ainsi la part du déterminisme chez l'Homme ne touche que le monde profond de l'inconscient et des besoins primaires : systématismes acquis durant l'enfance (notamment) et contre lesquels l'expérience est parfois sans remède.
Par conséquent, il faudrait supprimer les notions "gauche/droite" pour donner plus de crédit à votre réflexion qui a du sens lorsque l'on se base uniquement sur l'idée d'individualisme et de "partageurisme" ; mais là encore, si l'Homme est fondamentalement individualiste, c'est-à-dire centré sur ses intérêts (car il lui faut cela pour subvenir à ses besoins) il peut en même temps partager sans être pour autant donc : égoïste ; car l'égoïsme est bien différent de l'individualisme ; tout individu est centré sur lui-même ne serait-ce que parce qu'il vit en lui même, mais n'est pas pour autant égoïste. Ne dit-on pas qu'il faut se connaître soit d'abord pour s'ouvrir aux autres ? S'aimer d'abord pour savoir aimer ? Etc
Partant de là et finalement, vous voulez expliquer qu'un jeune est plus partageur et plus révolté qu'un plus vieux qui a un revenu et veut le préserver : mais sachez que cela dépend bien de l'éducation et des conditions de vie : un vieux pauvre restera révolté, un jeune nantis pourra très bien rester coq en pâte à la maison. Seront-ils pour autant de gauche ou de droite ? Combien d'ouvriers votent FN ? ... Combien de jeunes sont à l'UMP (parti "attrape-tout") ?
Ne mélangez pas psychologie, sociologie et politilogie s'il vous plaît. C'est dangereux le brouillage des sens.
Ainsi, pour parodier la phrase citée plus haut, j'ajouterai : "Continue de dessiner ! Cesse de caricaturer !"
Bien amicalement.

[ERIC SALCH]

ouais c'est mieux que moi en fait.
j'ai désaoulé.
(je te mets dans mes liens t'es pas obligé de faire pareil)