à la sauce de...
J’adore la chanson « l’Orage » de Brassens.
À part la version originale, de toutes celles que j’ai trouvées sur internet, ma préférée est celle de Renaud : sa voix qui dérape dans les courbes mélodiques trop serrées, sa nonchalance limite sprechgesang, ses intonations de petit voyou sont parfaites dans cette chanson. La langue de Brassens lui va comme un gant.
Michel Jonasz s’en sort très bien : c’est swing, et il y a une vraie montée en puissance. Sa voix qui se noie peu à peu dans l’orchestre, c’est über-cool, ça m’évoque un peu le « My Way » de Nina Simone. Mais c’est un rien trop moelleux, toutefois. Brassens, il faut que ça sonne un peu faux, que ça roule un peu comme un char à roues carrées.
La version de Maxime le Forestier, pressée et minimaliste, est fidèle mais n’apporte pas grand-chose. Par contre, il y a une version télé où Le Forestier accompagne Julien Clerc : elle est jouissive.
D’une façon générale, j’adore les reprises de Brassens : Brassens comme Bach se prête admirablement à (presque) toutes les expérimentations possibles.